L'influence de la politique monétaire de la Banque du Canada sur les taux hypothécaires
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L’influence de la politique monétaire de la Banque du Canada sur les taux hypothécaires
La Banque du Canada (BoC) a maintenu son taux d’intérêt de référence à 5 % pour la sixième fois depuis juillet 2023, une décision qui était attendue par le marché. L’annonce de la BoC ne s’est toutefois pas limitée au statu quo. Elle comprenait également un ajustement à la hausse de la croissance du PIB mondial et une mise en garde contre les risques d’inflation au niveau national.
La Banque du Canada (BoC) joue un rôle essentiel dans la santé économique du pays en aidant à stabiliser l’inflation. Cet objectif contribue à une croissance économique soutenue, à un marché du travail robuste et à l’amélioration de la qualité de vie des Canadiens. Pour y parvenir, la Banque du Canada utilise une stratégie connue sous le nom d’objectif de maîtrise de l’inflation.
L’objectif de maîtrise de l’inflation est une politique monétaire dans laquelle la banque centrale fixe un taux d’inflation spécifique comme objectif. L’objectif de la Banque du Canada est de 2 % d’inflation, mesurée par la variation sur 12 mois (d’une année sur l’autre) de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cet objectif est symétrique, ce qui signifie que la Banque du Canada est tout aussi préoccupée par le fait que l’inflation dépasse ou tombe en dessous de l’objectif de 2 %. Bien que la fourchette supérieure de l’objectif d’inflation soit fixée à 3 %, la Banque du Canada tente actuellement de la rapprocher de l’objectif inférieur de 2 % afin d’éviter que l’inflation ne devienne persistante.
Décisions sur les taux d’intérêt
La Banque du Canada met en œuvre sa politique monétaire en modifiant l’objectif du taux du financement à un jour, communément appelé taux directeur. Cette décision est prospective, car elle tient compte du temps qui s’écoule entre les mesures de politique monétaire et leur plein effet sur l’inflation. Le taux directeur de la BoC exerce une influence sur les prêts au Canada, y compris les prêts hypothécaires fixes et variables. Une réduction du taux directeur se traduit généralement par une baisse des taux hypothécaires variables (VRM) et ajustables (ARM), ce qui rend les emprunts moins chers et stimule l’activité économique. Inversement, une augmentation du taux directeur entraîne une hausse des coûts d’emprunt, ce qui ralentit la croissance économique. L’anticipation d’un resserrement ou d’un assouplissement de la politique monétaire de la Banque du Canada affecte indirectement les taux hypothécaires fixes, qui sont directement influencés par les rendements obligataires.
Tendances en matière d’inflation
L’inflation est une préoccupation majeure du gouvernement fédéral et de la Banque du Canada depuis mars 2020. Le taux d’inflation annuel de l’IPC a commencé à grimper au printemps 2021 et a atteint un sommet de 8,1 % en juin 2022. L’inflation a toutefois diminué de manière significative au cours des 18 derniers mois, tombant à 2,9 % en janvier 2024 et ralentissant à 2,8 % en février. Malgré cette amélioration, la Banque du Canada prévient que plusieurs facteurs contribuent au risque d’inflation.
Les perspectives d’inflation de la Banque du Canada et la révision à la hausse des prévisions de croissance du PIB ont fortement influencé les attentes du marché quant au calendrier et à l’ampleur des futures baisses de taux. La Banque a noté que malgré le fait que l’inflation reste élevée, elle a diminué au cours des derniers mois, et la tendance à la baisse devient plus généralisée à travers les biens et les services. La Banque du Canada s’attend à ce que l’inflation continue de se rapprocher de l’objectif de 2 % au cours de l’année.
Influences économiques américaines
Le climat économique mondial est l’un des facteurs dont la Banque du Canada tient compte lorsqu’elle prend des décisions. Les décisions de politique monétaire de la BoC ne sont pas prises en vase clos, car elles sont influencées par divers facteurs économiques mondiaux. La Banque prévoit un taux de croissance économique mondial d’environ 3 %. La croissance économique des États-Unis a été solide, alimentée par un marché de l’emploi vigoureux, des dépenses de consommation en hausse et des dépenses publiques et d’entreprise robustes. Compte tenu des liens économiques étroits entre les deux pays, cette vigueur de l’économie américaine a des répercussions sur le Canada. Les tendances de l’inflation mondiale pourraient retarder les réductions de taux au Canada et aux États-Unis.
L’inflation de l’IPC américain a augmenté de 0,4 % en mars, marquant une tendance à l’augmentation de l’inflation globale cette année. Le Bureau of Labor Statistics a indiqué que la croissance des prix sur 12 mois s’est accélérée, passant de 3,2 % en février à 3,5 % en mars, ce qui correspond aux prévisions consensuelles des économistes. Si l’on exclut l’alimentation et l’énergie, qui représentent des produits de base dont les prix sont plus volatils, l’indice de base sur 12 mois est resté inchangé en mars, à 3,8 %. Parmi les postes qui ont enregistré les hausses de prix les plus importantes sur 12 mois figurent l’assurance automobile, qui a grimpé de 22,2 %, les services domestiques, le nettoyage à domicile, qui ont augmenté de 10,9 %, les aliments pour bébés et le lait maternisé, qui ont augmenté de 9,9 %, et les services hospitaliers ambulatoires, qui ont augmenté de 8,3 %. Sur une base annuelle, l’inflation a augmenté plus que prévu aux États-Unis, ce qui a provoqué une flambée des rendements obligataires et une chute des marchés boursiers.
Attentes en matière de croissance et taux neutre
Les perspectives de la Banque du Canada sont essentielles pour sa politique monétaire. Elle prévoit les conditions économiques, les attentes en matière d’inflation et le taux neutre, qui est défini comme le taux d’intérêt qui équilibre l’économie au niveau du plein emploi et de la production maximale soutenable. La Banque a relevé son taux neutre de 2-3 % à 2,25-3,25 %, ce qui n’a pas d’incidence sur ses décisions en temps réel, mais devrait servir de guide pour l’orientation future de la politique monétaire du Canada.
La Banque du Canada prévoit une croissance économique annuelle de 1,5 % en 2024, de 2,2 % en 2025 et de 1,9 % en 2026. La Banque prévoit que l’inflation restera proche de 3 % au cours du premier semestre de cette année, avant de passer sous la barre des 2,5 % au cours du second semestre, l’inflation atteignant la barre des 2 % en 2025. La Banque du Canada utilise ces prévisions pour guider ses décisions en matière de taux directeur.
Perspectives des taux hypothécaires
Le rendement de l’obligation de 5 ans du gouvernement du Canada (GdC), qui influe grandement sur les coûts d’emprunt des prêts hypothécaires à taux fixe de 5 ans, a grimpé jusqu’à 3,73 % à la suite de l’annonce d’aujourd’hui. Cette augmentation des rendements obligataires exerce une pression à la hausse sur les taux hypothécaires. Les taux plus bas observés avant la haute saison printanière sont susceptibles de se heurter à une résistance, car le rendement des obligations de 5 ans du gouvernement canadien est presque instantanément revenu aux niveaux observés au début du mois de février.
Les décisions de politique monétaire de la Banque du Canada ont un impact direct sur les taux d’emprunt et les taux hypothécaires. Lorsque la Banque du Canada réduit son taux directeur, les prêteurs suivent généralement le mouvement et réduisent leurs taux variables, puisque leurs coûts de financement diminuent. La réduction des coûts de financement des prêteurs rend les emprunts moins chers et peut stimuler l’activité du marché immobilier. Inversement, lorsque la BoC augmente son taux directeur, les prêteurs augmentent généralement leurs taux variables, ce qui rend les emprunts plus chers et risque de refroidir le marché immobilier.
À quoi s’attendre
Bien que la Banque du Canada ait fait des progrès dans la maîtrise de l’inflation, elle prévient qu’un assouplissement trop précoce pourrait compromettre ces avancées. La Banque centrale estime qu’elle pourra commencer à réduire les taux d’intérêt au cours de l’année, mais les autorités ne s’entendent pas sur le moment opportun pour le faire. Entre mars 2022 et juillet 2023, la banque centrale a augmenté ses taux d’intérêt à dix reprises, faisant passer son taux de référence de 0,25 % à 5 %. Toutefois, les réductions de taux au Canada et aux États-Unis pourraient être reportées à la fin de l’année ou à l’année prochaine.
Les décisions de politique monétaire de la Banque du Canada ont un impact important sur l’économie canadienne et ses citoyens. Si la décision de maintenir le taux directeur à 5 % était attendue, l’ajustement à la hausse de la croissance du PIB mondial et la mise en garde contre les risques potentiels d’inflation ont été notables dans cette annonce. Ces décisions et annonces ont une incidence sur les tendances de l’inflation, les taux hypothécaires, les taux de change, le chômage, le produit intérieur brut (PIB) et les perspectives économiques au sens large.
Elles continueront donc à être suivies de près par les économistes, les législateurs et le grand public. Les emprunteurs dont le prêt hypothécaire arrive à échéance ont tout intérêt à contacter les experts hypothécaires de nesto pour voir comment ils peuvent économiser en bloquant leur taux avant que les rendements obligataires canadiens ne repartent à la hausse.
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