Le président américain Donald Trump a mis fin au répit temporaire et a réaffirmé les tarifs douaniers sur les importations canadiennes le 4 mars, ce qui a entraîné une nouvelle vague d’incertitude économique. Cette décision met fin à la période de grâce et plonge le Canada dans des tensions commerciales renouvelées qui pourraient avoir un impact durable sur divers aspects de l’économie, notamment les taux hypothécaires, l’accession à la propriété et la stabilité économique générale.

Bien que les tarifs douaniers aient pu être initialement perçus comme une stratégie de négociation, il est maintenant clair qu’ils sont là pour rester. Cette nouvelle réalité entraînera une volatilité accrue sur le marché immobilier et le secteur financier du Canada. Les provinces manufacturières, comme le Québec, l’Ontario et les provinces de l’Atlantique seront les plus touchées, tandis que les provinces riches en énergie pourraient être moins affectées. Les acheteurs et les propriétaires canadiens doivent se préparer à cette nouvelle ère de commerce et comprendre les implications potentielles des tarifs douaniers.

L’incertitude commerciale continuera de perturber le marché immobilier

L’incertitude constante entourant les tarifs douaniers, qui est le résultat direct des politiques commerciales de Trump, a un impact négatif sur les investissements des entreprises, l’emploi et la confiance des consommateurs. Ces facteurs sont tous essentiels pour la stabilité du marché immobilier et démontrent que la prévisibilité est la principale victime de ces politiques.

La volatilité accrue du marché, en particulier dans les centres industriels, aura un impact sur les investisseurs immobiliers canadiens. Les provinces tributaires du commerce, comme le Québec et l’Ontario, pourraient connaître un ralentissement de la demande de logements. L’inflation pourrait augmenter en raison de la hausse des coûts d’importation, ce qui réduirait l’accessibilité au logement et aux prêts hypothécaires. La renégociation de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) en 2026 signifie que la volatilité du marché immobilier devrait persister au-delà de cette année.

Comment la Banque du Canada réagira-t-elle aux tarifs douaniers? 

La Banque du Canada a baissé ses taux d’intérêt de manière significative pour soutenir l’économie canadienne, qui ralentit. Il est probable que la banque centrale poursuive cette politique de baisse des taux pour contrer le choc économique causé par la hausse des coûts des entreprises canadiennes, attribuable à l’augmentation des tarifs douaniers américains.

Les emprunteurs qui cherchent à obtenir des prêts hypothécaires variables (VRM) et ajustables (ARM) peuvent s’attendre à une baisse des taux hypothécaires. Initialement, les taux hypothécaires fixes pourraient également diminuer parallèlement aux rendements des obligations, mais la rapidité de cet ajustement pourrait être limitée par les primes de risque des prêteurs hypothécaires. Il est possible que les marchés immobiliers des provinces qui dépendent des exportations connaissent un ralentissement, car les inquiétudes concernant la sécurité de l’emploi pourraient entraîner une baisse des ventes immobilières.

Cependant, la Banque du Canada doit considérer le risque d’une poussée inflationniste causée par les tarifs douaniers américains. Cette situation pourrait forcer la Banque du Canada à interrompre ou inverser sa politique de réduction des taux d’intérêt, ce qui aurait un impact négatif sur les taux hypothécaires et le marché immobilier.

Les tarifs douaniers imposés en guise de représailles pourraient entraîner des problèmes en matière d’inflation et d’accessibilité hypothécaire

Si le Canada riposte en imposant des tarifs douaniers sur les importations américaines, les coûts de la vie quotidienne – y compris les denrées alimentaires, l’essence et les matériaux de construction – augmenteront.

Les matériaux importés, comme l’acier et le bois d’œuvre seront touchés par la hausse des tarifs douaniers, augmentant ainsi considérablement les coûts de construction et de rénovation. On s’attend à une hausse immédiate du prix des produits d’épicerie de base, tels que les fruits et légumes frais, et plus généralement des produits alimentaires importés. Dans les régions les plus dépendantes de l’énergie américaine, comme le Québec et l’Ontario, les prix de l’essence pourraient augmenter de 10 %.

Même si une baisse des taux d’intérêt hypothécaires peut rendre les prêts plus abordables, cette économie pourrait être annulée par la hausse du coût de la vie que subissent de nombreux Canadiens.

Quelles sont les provinces dont le marché immobilier sera le plus affecté ?

L’impact des tarifs douaniers sera inégal selon les provinces. Le Québec, l’Ontario et les provinces de l’Atlantique, plus dépendantes du secteur manufacturier, pourraient connaître un ralentissement économique et une baisse de la demande de logements en raison de l’incertitude. En revanche, l’Alberta et la Saskatchewan, dont les exportations d’énergie restent malgré tout en forte demande, devraient voir leur marché immobilier rester stable. Enfin, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse, aux économies plus diversifiées, pourraient mieux résister à cette incertitude.

De plus, si les tarifs douaniers sur les automobiles sont imposés, le prix des véhicules neufs devrait augmenter de 8 000 $ à 10 000 $, ce qui pourrait affecter la confiance des consommateurs.

Politique gouvernementale et soutien aux propriétaires 

Les gouvernements fédéral et provinciaux envisagent des programmes d’aide financière pour atténuer les risques économiques. Ce soutien ciblé pourrait inclure des ajustements des incitations à l’accessibilité hypothécaire, en particulier pour les acheteurs d’une première maison, et une aide directe aux propriétaires et aux entreprises touchés. Bien que ces interventions gouvernementales puissent être utiles, les propriétaires devraient prendre des mesures proactives pour protéger leur hypothèque et leurs coûts liés au logement. À long terme, les efforts de diversification commerciale devraient réduire la dépendance à l’égard des États-Unis et stabiliser l’économie.

Comment adapter votre stratégie hypothécaire dans un contexte d’incertitude commerciale

Face à l’incertitude commerciale et à la volatilité économique croissante, les acheteurs et propriétaires canadiens doivent adopter une planification hypothécaire proactive. L’introduction des tarifs douaniers de Trump souligne la nécessité de stratégies financières clés pour protéger les investissements immobiliers et minimiser les risques.

Une étape cruciale est de rester informé des tendances des taux d’intérêt et des prévisions des taux hypothécaires. Bien que la Banque du Canada ait diminué son taux directeur pour stimuler l’économie, une inflation élevée causée par des perturbations commerciales et des coûts d’importation accrus pourrait l’obliger à reconsidérer cette décision. Il est donc essentiel que les propriétaires suivent de près l’évolution des taux hypothécaires et se préparent à de potentiels ajustements.

Les hypothèques à taux variable peuvent présenter des avantages à court terme, mais les emprunteurs doivent être conscients des risques associés à la fluctuation des taux d’intérêt. Les prêts hypothécaires à taux fixe, bien qu’ils puissent avoir un taux initial plus élevé, offrent une plus grande prévisibilité budgétaire à long terme et peuvent atténuer les inquiétudes liées aux variations des taux d’intérêt et à l’inflation. Il est particulièrement important que les emprunteurs ayant un prêt hypothécaire à taux ajustable (ARM) soient conscients des risques d’inflation, car leurs versements hypothécaires fluctuent en fonction du taux préférentiel de leur prêteur.

Il est également essentiel d’évaluer l’impact des politiques commerciales sur les économies régionales. Les acheteurs potentiels devraient considérer la stabilité économique des provinces ou villes qu’ils envisagent. Les régions qui dépendent fortement du commerce avec les États-Unis, comme le Québec et l’Ontario, pourraient connaître une croissance plus lente des prix de l’immobilier si les secteurs de la fabrication et de l’exportation sont négativement affectés. En revanche, les provinces avec de forts secteurs énergétiques, comme l’Alberta et la Saskatchewan, pourraient être moins touchées par les tarifs de Trump. Comprendre les conditions économiques locales peut aider les acheteurs à choisir un emplacement et à prévoir les fluctuations potentielles de la valeur à long terme.

Pour les propriétaires qui envisagent des rénovations, il est crucial de fixer les prix des travaux au plus tôt avec les entrepreneurs et de signer des contrats à prix fixe, ou d’acheter les matériaux à l’avance. Cela est dû à l’augmentation potentielle des coûts des matériaux importés, comme le bois d’œuvre, l’acier et les appareils électroménagers en raison de l’augmentation des tarifs douaniers et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, les entrepreneurs pourraient augmenter leurs prix pour compenser la hausse des coûts des matériaux, ce qui rendrait les projets de rénovation plus coûteux.

Si les perturbations commerciales ont des répercussions économiques négatives, telles que des pertes d’emploi ou un ralentissement économique, les propriétaires peuvent se tourner vers les programmes de soutien gouvernementaux. Les gouvernements fédéral et provinciaux peuvent offrir un soutien financier temporaire aux secteurs touchés, des programmes d’aide hypothécaire, et des initiatives améliorant l’accessibilité au logement. Connaître les programmes de soutien disponibles peut aider les propriétaires à gérer les difficultés financières et les dépenses imprévues.

Les acheteurs et les propriétaires canadiens peuvent maintenir leur stabilité financière en période d’incertitude en se tenant informés des tendances des taux hypothécaires, en considérant les conditions économiques régionales, en vérifiant à l’avance les coûts de rénovation et en profitant des programmes d’aide gouvernementaux.

Se préparer à un marché immobilier incertain

Le retour des tarifs douaniers de Trump crée une incertitude économique à long terme pour les Canadiens, surtout ceux qui cherchent à acheter ou qui possèdent déjà une maison. Bien que la Banque du Canada puisse réduire les taux d’intérêt, ce qui rendrait les prêts hypothécaires plus abordables, cette baisse pourrait être compensée par une hausse de l’inflation et du coût de la vie. Pour faire face à cette situation, il est essentiel de rester informé, de planifier soigneusement sa stratégie hypothécaire et de consulter un courtier hypothécaire pour trouver les meilleures options de financement en fonction de ses besoins et de sa situation financière.

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